La commission de la santé publique du National a accepté l’initiative permettant aux proches des personnes handicapées d’être rémunérées. Une première victoire pour Anne-Claude Biollaz, née sans bras ni jambes, qui lutte pour que son compagnon puisse continuer à être son assistant de vie.
«Je suis très heureuse. Cela montre qu’on ne s’est pas battus pour rien, depuis un an et demi!», souligne Anne-Claude Biollaz. Cette Sierroise de 42 ans, née sans bras et avec des jambes malformées, ne cache pas sa joie devant l’acceptation, par la commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national, de l’initiative de Christian Lohr proposant une contribution d’assistance également pour les proches.
Vote tendu
Depuis l’entrée en vigueur de la contribution d’assistance de l’AI en janvier 2013, les proches des personnes handicapées n’ont plus le droit d’être salariés pour leurs aides; seules les personnes extérieures au cercle privé de la personne handicapée peuvent bénéficier de cette rémunération. La semaine dernière, la commission du National a ainsi fait gagner une bataille à l’association Handicap – ma Maison – mon Choix (HMC) fondée en août 2012 par Anne-Claude Biollaz et son compagnon. « Cela n’a pas été si facile à faire passer, puisque l’initiative a été acceptée par 13 voix contre 11. C’était chaud!», ajoute-t-elle.
Une assistance intime
Anne-Claude Biollaz est partie au combat fin 2011 pour que son conjoint puisse continuer à être son assistant de vie. « J’ai passé trente-cinq ans en institution avant de décider de prendre un appartement avec mon compagnon en 2006. Nous l’avons fait car il existait alors cette possibilité de contribution d’assistance.» Pour Anne-Claude Biollaz, difficile aussi d’accepter qu’une personne hors de son cercle privé s’occupe d’elle. « Mon handicap implique que mon assistant fasse ma toilette, me mette des poches urinaires ou des serviettes hygiéniques: c’est cela, ma réalité quotidienne», avait-elle lancé au début de son combat médiatique.
Anne-Claude Biollaz est cependant consciente que le combat est loin d’être gagné. L’initiative doit encore passer devant le Conseil national, puis le Conseil des Etats. « Cela va encore durer des mois, mais on va recharger nos batteries pour continuer à faire entendre notre cause! », conclut la Valaisanne.
Source : Le Nouvelliste article écrit par Christine SAVIOZ