L’enterrement pur et simple de la révision 6b de l’AI aux Chambres fédérales a surpris pas mal de monde. Depuis trois ans, cette réforme placée sous le signe de l’austérité a suscité un abondant débat et des séances à n’en plus finir. Mais l’échec ne surprend qu’à moitié, tant la guerre de tranchées est demeurée bien réelle entre ceux qui veulent encore sabrer dans les rentes et ceux qui estiment que cela suffit.
Le projet d’économies de la 6b a perdu de sa substance au fil des sessions. Au début, en 2011, le Conseil fédéral proposait 325 millions de francs par année. Cette semaine, à la fin des débats, il ne restait plus que 60 millions d’économies. Cela valait-il encore la peine? Pas assez pour les uns et encore trop pour les autres. Toujours est-il que le redressement financier de l’AI est en route et qu’il n’y a plus urgence à couper.
Au Parlement, une majorité est aussi consciente que cette obsession des économies a un coût humain qui devient lourd. L’intense lobbyisme des milieux des handicapés sous la Coupole est venu le rappeler, jusqu’à agacer certains. A l’AI, les recours devant la justice sont devenus fréquents et complexes, multipliant les situations précaires. Cette situation cause aussi un important report de charges sur l’aide sociale dans les cantons.
Une prochaine révision sera sans doute relancée…