J’suis de la police. Paie-moi 150 francs, sinon je te dénonce. Tu auras de gros problèmes.» Tel est le discours tenu en été 2013 par un quinquagénaire lorsqu’il a surpris un pauvre bougre en train de dérober un pantalon dans un container à habits d’occasion, dans la banlieue d’une ville du Valais central.
Diminué mentalement, Pierrot (prénom d’emprunt) panique alors face à la demande de celui qu’il prend pour un policier, un Suisse domicilié dans la région. Comme il n’a pas la somme sur lui, un rendez-vous est fixé le jour suivant.
La victime verse les premiers 150 fr. lors de cette rencontre. «Ce n’est pas suffisant. Il faut continuer de payer», menace cependant le faux flic.
Semaine après semaine, Pierrot va donc accepter d’être ainsi «taxé», jusqu’au jour où l’un de ses proches s’inquiète de ses besoins incessants d’argent. Il accompagne Pierrot au poste de la police locale.
Une souricière est échafaudée, puis mise en place. Ce sont de vrais agents qui coincent l’usurpateur en flagrant délit, alors qu’il vient de nouveau encaisser sa «prime de non-dénonciation» auprès de Pierrot.
Le maître chanteur aura obtenu pas moins de 1550 fr. en six rendez-vous. L’enquête conduite par un procureur du Valais central a débuté en septembre. Elle vient de se conclure par une condamnation pour extorsion, chantage et usurpation de fonction.
L’individu indélicat a écopé de 180 jours-amende avec sursis et doit payer 550 fr. de frais, ainsi que rembourser Pierrot.
Source de l’article www.20min.ch