Association « Non au démantèlement de l’AI »: lancement de la campagne de sensibilisation

Le 16 Juin 2012 l’Association « Non au démantèlement de l’AI » lancera une campagne de sensibilisation .
Avec le lancement de la campagne de sensibilisation lors de la conférence de presse du 17 avril,  l’Association a réussi à poser un jalon important. Il s’agit maintenant de profiter de cette nouvelle dynamique!
Forum Handicap Valais participera à cet événement
Voir le communiqué de presse du 17 avril 2012

Solidarité Femmes – Frauen Solidarität

Le 19 avril 2012 a eu lieu une soirée d’échange et de partage organisée par l’Association Solidarité Femmes qui regroupe des femmes et des hommes, venant de tous les horizons, qui souhaitent promouvoir les femmes au niveau politique et professionnel.

Madame Esther Waeber Kalbermatten, première Conseillère d’État du Valais et membre de l’association , a participé à cette rencontre. Elle a parlé de son travail et de ses projets dans les neuf services de son département. Elle s’est exprimée sur ses intentions visant à améliorer la situation des personnes à faibles revenus telles que les familles monoparentales, les personnes qui travaillent mais restent pauvres (working poor), les personnes handicapées, celles au bénéfice de l’aide sociale ainsi que l’accompagnement des personnes quittant le milieu carcéral.
Un moment a été réservé pour répondre aux questions et à la discussion dans une ambiance très conviviale.
À cette occasion Forum handicap Valais, représenté par Katia Gille (webmaster), invitée par Madame Marcelle Monnet-Terretaz, Vice -présidente du Grand Conseil, Conseillère communale et membre du comité de l’association, a pu attirer l’attention des participants sur la problématique des personnes handicapées  lors de la recherche d’un emploi.

Assemblée des délégués de Forum Handicap Valais – Delegiertenversammlung « Forum Handicap Wallis »

L’Assemblée des délégués de Forum Handicap Valais aura lieu mardi 3 avril 2012  à 19h30 au CERM+ (sous-sol), salle no2 à Martigny.
Nous aurons l’honneur et le plaisir de recevoir pour cette Assemblée Mme Florence Nater, assistante sociale coordinatrice de l’ANAAP et chargée du secteur de politique sociale de la CORAASP qui nous parlera de l’évolution de l’Assurance-Invalidité et des enjeux de la 6b.
Cette soirée est ouverte à toutes les personnes qui veulent en savoir plus et sont, comme nous, inquiètes des révisions qui se succèdent.
Renseignements forumhandicap@gmail.com

« Rien n’est mis en place pour des postes fixes » – Nichts ist für Fixposten gemacht !

« On peut constater que les personnes handicapées travaillent beaucoup et malgré tout, les gens ont l’impression qu’elles vivent au crochet de la société. Du coup, on ne leur fait pas confiance! » Pierre Margot-Cattin sait de quoi il parle. Ce professeur à la HES-SO a été mandaté par l’Etat du Valais pour faire une étude sur l’intégration des personnes handicapées dans le marché du travail dans le canton. « L’étude se centre sur l’article 16 de la loi valaisanne concernant l’intégration des personnes handicapées dans le travail et sur l’ordonnance d’application adoptée par le Conseil d’Etat il y a vingt ans » , souligne Pierre Margot-Cattin.

Chiffres révélateurs

Ce professeur en filière sociale s’est basé sur toute une série d’études chiffrées. Il ressort ainsi que 43% des personnes avec un handicap important travaillent à temps complet, contre 30% à temps partiel (travaillant entre 50 et 89%) et 27% à moins de 50%. « On sait également qu’une personne handicapée sur cinq seulement bénéficie d’une rente AI; cela veut dire que quatre sur cinq n’en ont pas « , ajoute Pierre Margot-Cattin.

Pour l’instant, le professeur de la HES-SO et son équipe ont terminé l’analyse juridique de l’ordonnance d’application. « Nous avons constaté que l’ordonnance ne met rien en place pour les emplois définitifs des personnes handicapées. Elle ne concerne que les emplois semi-protégés de réadaptation. Ce n’est pas ce que le législateur voulait; l’ordonnance d’application a mis un frein énorme à ce qui était préconisé dans la loi. »

Prochaines étapes: les mandataires feront une enquête sur le territoire valaisan pour déterminer comment les gens perçoivent les personnes handicapées au travail – par le biais de questionnaires, puis effectuera des entretiens avec des responsables de ressources humaines, pour établir la représentation du travail des personnes handicapées. Commencée en octobre 2011, l’étude devrait être terminée en septembre prochain. « Pour l’instant, nous constatons que ce qui a été décidé il y a vingt ans n’est plus adapté à la situation du marché du travail aujourd’hui; même si, à l’époque, c’était novateur » , souligne Pierre Margot-Cattin. « Si la loi n’a pas besoin d’être changée, l’ordonnance d’application doit être revue. » Et le professeur de la HES-SO de donner une piste pouvant aider employé handicapé et employeur: le coaching en entreprise. « La personne handicapée serait accompagnée pendant son temps d’essai et le coach préparerait aussi l’équipe à accueillir le nouvel employé. Mais ce n’est qu’une piste… » CS a

« Et pourtant, l’AI trouve ma reconversion réussie » – Und jedoch findent die IV meine Wiedereingliederung erfolgreich !

Source :  Le Nouvelliste 29.02.2012

Les personnes souffrant de surdité ou de cécité peinent à trouver un travail fixe. Malgré des capacités égales à celles des gens valides. Témoignages.

« Lors des entretiens, les employeurs me disaient que j’avais un excellent dossier, mais aucun n’a osé prendre le risque de m’engager. Le pire a été d’entendre un demandeur d’emploi me dire dans la salle d’attente qu’au lieu d’essayer de prendre la place d’un vrai chômeur, je devais aller à l’AI! » , s’exclame Katia Gille. Cette maman de deux enfants (13 et 19 ans), est malvoyante depuis des années. A 47 ans, elle est aujourd’hui toujours à la recherche d’un emploi, malgré les stages effectués dans diverses entreprises. « C’est très dur pour moi, car mon handicap ne date que d’une dizaine d’années et auparavant, j’occupais des postes de secrétaire de direction et j’avais de grandes responsabilités » , raconte-t-elle.

Après d’innombrables tests médicaux, son handicap visuel a été reconnu par l’AI en 2006. Katia Gille souffre de cécité corticale. « J’ai une maladie particulière, car mes yeux en tant que tels sont encore bons, mais mon cerveau n’arrive plus à reconstituer l’image que je vois. » Dans cette maladie, les informations visuelles sont mal transmises au cerveau, en raison de lésions cérébrales.

Depuis l’apparition de sa maladie, Katia Gille a entamé un véritable parcours du combattant au niveau professionnel. En 2006, son handicap visuel a été reconnu par l’AI. « On m’a alors convoquée pour un stage d’observation en vue d’une reconversion professionnelle. Une reconversion imposée, car si je refusais, j’aurais abandonné mes éventuels droits à l’AI, notamment l’octroi de moyens auxiliaires » , raconte-t-elle. Elle travaille alors deux ans à Yverdon, à des dizaines de kilomètres de son domicile de Genève. « Mes enfants étaient encore petits et avaient besoin de leur maman. Je ne pouvais pas rester à Yverdon. » Katia Gille effectue ainsi chaque jour ses trajets en train, et en bus, avec pour seul guide, sa canne blanche.

Quel avenir?

Après ses deux ans de reconversion, elle obtient deux places de stage, mais l’un de ses contrats de stagiaire n’est pas renouvelé pour des questions de budget. Suit alors une période au chômage de deux ans . « J’ai multiplié les offres dans trois cantons différents, j’en ai envoyé plus de 250!  » En fin de chômage, Katia Gille a pris contact avec l’ASA-Valais qui lui propose un nouveau stage. Aujourd’hui, elle travaille au Service auto de Sion pour un emploi semi-protégé d’un an. « Je terminerai cet été et je ne sais pas ce qui va se passer ensuite. » Katia Gille ne peut dissimuler son inquiétude pour l’avenir. « Je traîne derrière moi le spectre de l’aide sociale car mes indemnités de chômage seront revues à la baisse du fait de l’aggravation de mon handicap qui me pénalisera sur mon aptitude au placement. »

La quadragénaire ne veut cependant pas baisser les bras. « Ce qui me motive, c’est ma famille. Je suis le pilier et je ne peux pas abandonner, sinon mon mari et mes enfants le feront aussi… » Quand elle regarde son parcours professionnel depuis le début de sa maladie, elle ne peut s’empêcher d’éprouver un brin de tristesse. « Trois ans de stage, deux ans de chômage, puis un an et demi de stage avec, au bout, le chômage, c’est un cercle vicieux. Un bilan bien triste pour une reconversion professionnelle considérée comme parfaitement réussie par l’AI! » CS a